Étude de cas : camp de jour Les petits tannants
Les experts en sinistre de La Mutuelle des municipalités du Québec (MMQ) traitent chaque année de nombreux sinistres qui auraient pu soit être évités, soit être moins dommageables. Une sensibilisation adéquate des employés et la mise en place d’un processus efficace de gestion des risques auraient pu faire toute la différence dans plusieurs de ces cas.
Afin d’illustrer nos propos, nous présentons ci-dessous un cas fictif, mais très réaliste, d’un événement qui pourrait survenir dans de nombreuses municipalités. À noter que toute ressemblance avec des personnes ou des faits ayant eu lieu n’est que pure coïncidence.
Ce qui est arrivé
La municipalité a des ententes avec les deux écoles publiques de son territoire lui permettant d’utiliser leurs locaux pour la tenue de ses camps de jour. Le camp de jour Les petits tannants a son quartier général dans la plus grande des deux écoles. Le bâtiment compte deux étages, mais le camp n’occupe généralement que l’étage du bas pour ses besoins.
Avant de quitter pour un après-midi à la piscine publique, Guimauve, le moniteur responsable du camp, autorise certains jeunes à utiliser la salle de bain du deuxième étage en raison de l’achalandage à la salle de bain principale. Les jeunes en question profitent du manque de supervision pour boucher le drain du lavabo avec du papier et laisser couler l’eau à plein régime avant de redescendre. Peu de temps après, tous les groupes quittent l’école, sans que Guimauve et les autres moniteurs ne fassent une tournée des lieux comme prévu aux procédures. Au retour de la sortie, enfants et moniteurs quittent pour la maison sans entrer dans l’école.
L’eau continue de couler du lavabo sans arrêt jusqu’au lendemain matin, moment où les moniteurs découvrent d’importants dégâts sur les deux étages de l’école. Les activités du camp doivent donc être annulées sur le champ pour permettre un nettoyage complet du bâtiment. L’interruption du service se poursuit puisqu’aucun autre local n’est disponible pour accueillir le camp en raison des restrictions liées à la COVID-19 qui empêchent de rassembler un grand nombre de personnes dans un lieu restreint.
Résultat : d’importants dommages à l’ensemble des étages du bâtiment scolaire ainsi qu’à son contenu et une interruption de service prolongée causant de nombreux problèmes aux citoyens ayant inscrit leurs enfants au camp.
Comment cela aurait-il pu être évité?
Premièrement, Guimauve n’aurait jamais dû laisser les jeunes se rendre seuls à la salle de bain du deuxième étage. Le camp aurait dû avoir une politique claire comprenant une procédure pour l’utilisation de l’étage supérieure de l’école, comprenant notamment l’obligation que tout enfant devant y aller soit accompagné d’un moniteur. Cela aurait permis à Guimauve d’empêcher les jeunes de boucher l’évier et éviter le sinistre dès le départ.
De plus, les quelques minutes prises pour effectuer la tournée d’inspection des lieux avant de quitter pour l’après-midi auraient pu prévenir les importants dommages au bâtiment et l’interruption du service de camp de jour. Il est très important de sensibiliser les moniteurs à l’importance de suivre les procédures en place qui sont établies pour la sécurité de tous et la protection des biens. Cela peut se faire par de la formation et des communications efficaces auprès des employés municipaux.
Ces simples interventions, qui font partie d’une gestion intégrée des risques municipaux, auraient pu éviter des coûts considérables à la municipalité en plus des répercussions sur sa réputation auprès des citoyens.
Pour plus de renseignements, les membres de la MMQ sont invités à contacter les conseillers de son Service de la gestion des risques.