Étude de cas : Marcel et les disjoncteurs
Les experts en sinistre de La Mutuelle des municipalités du Québec (MMQ) traitent chaque année de nombreux sinistres qui auraient pu soit être évités, soit être moins dommageables. Une sensibilisation adéquate des employés et la mise en place d’un processus efficace de gestion des risques auraient pu faire toute la différence dans plusieurs de ces cas.
Afin d’illustrer nos propos, nous présentons ci-dessous un cas fictif, mais très réaliste, d’un événement qui pourrait survenir dans de nombreuses municipalités. À noter que toute ressemblance avec des personnes ou des faits ayant eu lieu n’est que pure coïncidence.
Ce qui est arrivé
Par une belle fin de journée d’été, la bibliothèque municipale de Sainte-Chapelle-Ardente se retrouve dans le noir à la suite d’une panne de courant généralisée. Marcel, un employé de la municipalité, se rend donc sur les lieux pour trouver une solution au problème.
Arrivé à la bibliothèque, Marcel observe le panneau électrique et voit qu’un disjoncteur a été déclenché. Il décide alors de le remettre en place, ce qui a pour effet magique de rétablir l’électricité dans le bâtiment. Heureux d’avoir trouvé rapidement une solution, Marcel quitte les lieux et retourne à ses occupations habituelles.
Plus tard en soirée, des voisins de la bibliothèque remarquent de la fumée qui sort du bâtiment et alertent le service d’incendie de la municipalité. Malheureusement, les pompiers arrivent trop tard; le feu s’est propagé à l’ensemble de l’immeuble, et celui-ci est une perte totale.
Résultat : un sinistre majeur qui cause non seulement la destruction d’un bâtiment municipal de grande valeur et de tout son contenu, dont une considérable collection de livres, mais également l’interruption d’un important service aux citoyens.
Comment cela aurait-il pu être évité?
Tout d’abord, Marcel aurait dû savoir qu’on ne s’improvise pas électricien! Lorsqu’un disjoncteur se déclenche, c’est qu’il y a une anomalie électrique. Marcel aurait dû laisser le panneau électrique tel quel et contacter un électricien afin que celui-ci puisse déterminer la source du court-circuit et la meilleure procédure pour corriger le problème. Pour savoir cela, Marcel aurait dû être informé des risques liés à une telle situation en ayant notamment accès à de la formation sur le sujet.
Puisque le système de détection incendie de la bibliothèque n’était pas relié à une centrale d’alarme, beaucoup de temps est passé avant que les pompiers n’arrivent sur les lieux. Un système d’alarme incendie relié à une centrale aurait pu faire la différence entre des dommages mineurs au bâtiment et une perte totale.
Finalement, si la municipalité avait mis en place une culture de gestion des risques prévoyant des tournées régulières d’auto-inspection des bâtiments municipaux, Marcel aurait peut-être remarqué un signe avant-coureur du problème. Il aurait ainsi pu agir avant que le sinistre n’ait lieu.
Il s’agit de trois éléments simples qui auraient pu sauver un important bâtiment municipal et son contenu de grande valeur, assurer la pérennité des services et éviter à l’administration municipale bien des maux de tête.
La gestion des risques, que ce soit la formation des employés, les outils de prévention ou les politiques internes, est un élément essentiel à mettre en place dans toute municipalité.
Pour obtenir plus de renseignements sur les risques assurables prioritaires pour les municipalités, consultez les conseillers en gestion des risques de la MMQ.